[Info FR] Déclaration du Forum International sur l´Agroécologie

La Vía Campesina via-info-fr at viacampesina.org
Mer 11 Mar 08:51:33 CET 2015


 

Déclaration du Forum International sur l´Agroécologie


(http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture-paysanne-durable-mainmenu-42/1048-declaration-du-forum-international-sur-l-agroecologie
[1])

NYÉLÉNI, MALI - 27 FÉVRIER 2015 

Nous sommes des délégué(e)s représentant diverses organisations et
mouvements internationaux de petits producteurs d'aliments et de
consommateurs, comprenant des paysans, des communautés et peuples
autochtones (y compris des chasseurs et des cueilleurs), des
agriculteurs familiaux, des travailleurs ruraux, des éleveurs et
pasteurs, des artisans-pêcheurs et des urbains. Ensemble, les divers
secteurs que représentent nos organisations produisent près de 70 % des
aliments consommés par l'humanité ; ils constituent à ce titre les
premiers investisseurs dans l'agriculture au niveau mondial et les
principaux pourvoyeurs d'emplois et de moyens d'existence de par le
monde. 

Du 24 au 27 février 2015, nous nous sommes réuni(e)s dans le Centre
Nyéléni, à Sélingué (Mali), pour développer une compréhension commune et
partagée de l'agroécologie comme élément clé de la construction de la
Souveraineté Alimentaire, ainsi que pour développer des stratégies
conjointes visant à promouvoir l'agroécologie et éviter sa récupération
par d'autres acteurs. 

Nous exprimons notre gratitude à l'endroit du peuple malien, qui nous a
accueilli(e)s dans ce beau pays. Il nous a appris, par son exemple, que
le dialogue des nombreuses formes de savoirs repose sur une écoute
respectueuse et sur une construction collective des décisions partagées.
Nous exprimons notre solidarité avec nos sœurs et frères maliens qui
luttent - parfois au prix de leur vie - pour défendre leurs territoires
de la récente vague d'accaparement des terres qui affecte tant de nos
pays. L'agroécologie implique que nous sommes unis dans le cercle de la
vie, ce qui signifie que nous devons aussi être unis dans nos luttes
contre l'accaparement des terres et la criminalisation de nos
mouvements. 

_CONSTRUIRE SUR LE PASSÉ ET SE TOURNER VERS L’AVENIR _ 

Nos peuples, nos secteurs, nos organisations et nos communautés ont déjà
parcouru beaucoup de chemin dans la définition de la Souveraineté
Alimentaire comme porte-drapeau des luttes solidaires pour la justice et
comme cadre élargi pour l'agroécologie. Nos systèmes de production
ancestraux se sont développés sur des millénaires et ont pris le nom
d'agroécologie au cours des 30 à 40 dernières années. L'agroécologie
telle que nous l'entendons inclut des pratiques et une production
performantes ; elle implique des processus de paysan à paysan, ancrés
dans nos territoires, nos centres de formation ainsi que les structures
théoriques, techniques et politiques sophistiquées que nous avons
développées. 

En 2007, beaucoup d'entre nous nous étions réuni(e)s ici même, à
Nyéléni, à l'occasion du Forum mondial sur la Souveraineté Alimentaire,
afin de renforcer nos alliances, mais aussi d'élargir et d'approfondir
notre compréhension de la Souveraineté Alimentaire, par le biais d'une
construction collective orchestrée par nos divers secteurs. C'est dans
le même esprit que nous nous rassemblons ici, en 2015, pour le Forum sur
l'agroécologie, afin d'enrichir le concept et la pratique de
l'agroécologie au travers d'un dialogue incluant une diversité d'acteurs
impliqués dans la production d'aliments, ainsi que des consommateurs,
des communautés urbaines, des femmes, des jeunes, entre autres acteurs.
Aujourd'hui, nos mouvements, organisés au niveau mondial et régional au
sein du Comité International de Planification pour la Souveraineté
Alimentaire (CIP), franchissent une nouvelle étape historique. 

La diversité des formes de production d'aliments à petite échelle qui
recourent à des processus écologiques génère des savoirs locaux, promeut
la justice sociale, garantit à l'épanouissement de la culture et de
l'identité et renforce la viabilité économique des zones rurales. Les
petits producteurs défendent notre dignité lorsque nous choisissons de
produire de manière agroécologique. 

_SURMONTER DES CRISES MULTIPLES_ 

Nous considérons l'agroécologie comme une forme de résistance majeure à
un système économique qui place le profit avant la vie. L'agroécologie
est la solution pour transformer et réparer la réalité matérielle d'un
système agroalimentaire et d'un monde rural dévastés par le modèle de
production industrielle et les dénommées Révolutions Verte et Bleue dont
il est assorti. 

Le modèle des entreprises du secteur agroalimentaire mène à une
surproduction d'aliments qui nous empoisonnent, détruit la fertilité des
sols, déboise les zones rurales, contamine l'eau et provoque
l'acidification des océans, anéantissant par là même les activités de la
pêche. Les ressources naturelles essentielles sont transformées en
marchandises, tandis que l'augmentation des coûts de production force
les petits producteurs à abandonner leurs terres. Les semences des
paysans leur sont volées puis revendues à des prix exorbitants, et
transformées en variétés dépendantes de produits agrochimiques polluants
et onéreux. Le système alimentaire industriel est un des principaux
vecteurs des crises multiples du changement climatique, de
l'alimentation, de l'environnement et de la santé publique, entre
autres. Les accords de libre-échange et d'investissement, les mécanismes
de règlement des différends entre investisseurs et États, les fausses
solutions, telles que les marchés de carbone, ainsi que la
financiarisation croissante des terres et de la nourriture ne font
qu'aggraver ces crises. L'agroécologie, dans le cadre de la Souveraineté
Alimentaire, nous offre une voie de sortie collective à ces multiples
crises. 

_L’AGROÉCOLOGIE À LA CROISÉE DES CHEMINS_ 

Le système alimentaire industriel commence à épuiser son potentiel
productif et sa capacité à générer des profits en raison de ses
contradictions internes - telles que la dégradation des sols,
l'apparition d'adventices résistantes aux herbicides, l'épuisement des
stocks halieutiques, la dévastation des plantations de monoculture par
les insectes et les maladies - et de ses conséquences négatives, de plus
en plus visibles, telles que les émissions de gaz à effet de serre, la
crise sanitaire de la malnutrition, l'obésité, le diabète, les maladies
du colon et les cancers induits par une alimentation d'origine
industrielle et malsaine. 

À la faveur de la pression citoyenne, de nombreuses institutions
multilatérales, gouvernements, universités et centres de recherche, ONG
et entreprises, entre autres, ont fini par reconnaître l'agroécologie.
Cependant, ces acteurs ont essayé de la réduire à un ensemble limité de
technologies, pour offrir des outils qui semblent atténuer la crise de
la durabilité provoquée par l'agriculture industrielle, mais qui se
conforment aux structures de pouvoir en place. Cette récupération de
l'agroécologie pour perfectionner le système alimentaire industriel tout
en proclamant un attachement de pure forme aux questions
environnementales revêt plusieurs noms, dont « l'agriculture
intelligente face au climat», « l'intensification durable ou écologique
» ou « la production industrielle de monocultures d'aliments « bio » ».
Pour nous, ces formes de production ne représentent pas l'agroécologie :
nous les rejetons et nous nous battrons pour dénoncer et faire obstacle
à cette appropriation insidieuse de l'agroécologie. 

La vraie solution aux crises du climat et de la malnutrition, entre
autres, ne passera pas par la conformation au modèle industriel, mais
plutôt par la transformation et la construction de nos propres systèmes
alimentaires locaux, qui créent de nouveaux liens entre la ville et la
campagne. Cette transformation est fondée sur la production
agroécologique d'aliments, telle que pratiquée notamment par les petits
producteurs, les artisans-pêcheurs, les pasteurs, les peuples
autochtones et les agriculteurs en milieu urbain. Nous ne pouvons pas
permettre que l'agroécologie devienne un outil au service du modèle
industriel de production alimentaire. Nous envisageons l'agroécologie
comme la principale alternative à ce modèle et comme un moyen de
transformer, afin d'améliorer, la manière dont sont produits et
consommés les aliments pour l'humanité et la Terre Mère. 

_LES PILIERS ET PRINCIPES COMMUNS DE L’AGROÉCOLOGIE TELLE QUE NOUS
L’ENTENDONS_ 

L'agroécologie est un mode de vie ; c'est la langue de la Nature, que
nous apprenons en notre qualité d'enfants de cette dernière. Ce n'est
pas un simple ensemble de technologies ou de pratiques de production.
L'agroécologie ne peut pas être appliquée de la même manière partout.
Bien au contraire, l'agroécologie est fondée sur des principes qui, bien
que pouvant être semblables sur un large éventail de nos territoires,
peuvent et sont appliqués de nombreuses façons différentes, chaque
secteur contribuant selon ses spécificités à la réalité et à la culture
locales, tout en respectant, en toutes circonstances, la Terre Mère et
les valeurs communes que nous partageons. 

Les pratiques de production qui caractérisent l'agroécologie, telles que
la culture intercalaire, la pêche traditionnelle et le pastoralisme
nomade, l'intégration des cultures, des arbres, du bétail et des
poissons, l'utilisation de fumier, du compost, des semences locales, des
races animales locales, etc., se fondent sur des principes écologiques
tels que le développement de la vie des sols, le recyclage des
nutriments, la gestion dynamique de la biodiversité et la conservation
de l'énergie à de multiples échelles. L'agroécologie réduit de manière
considérable l'utilisation faite des intrants externes qui doivent être
achetés auprès de l'industrie. L'agroécologie n'utilise pas les produits
agrotoxiques, les hormones artificielles, les OGM ou les nouvelles
technologies dangereuses. 

Les territoires constituent un pilier fondamental de l'agroécologie. Les
peuples et les communautés ont le droit de maintenir les relations
spirituelles et matérielles qu'ils entretiennent avec leurs terres ; de
défendre, développer, contrôler et reconstruire leurs structures
sociales coutumières ; d'administrer, aussi bien d'un point de vue
politique que social, leurs terres et leurs territoires, y compris leurs
fonds de pêche. Ceci implique la pleine reconnaissance de leurs lois,
traditions, coutumes, systèmes fonciers et institutions et suppose
également la reconnaissance de l'autodétermination et de l'autonomie des
peuples. 

Les droits collectifs et l'accès aux biens communs et communautaires
sont un autre pilier essentiel de l'agroécologie. Nous partageons
l'accès à des territoires qui hébergent de nombreux groupes différents,
et disposons de systèmes coutumiers sophistiqués en matière de
règlementation des accès et d'évitement des conflits, que nous voulons
préserver et renforcer. 

Les divers savoirs et manières de savoir de nos peuples sont
fondamentaux pour l'agroécologie. Nous développons nos manières de
savoir par le biais d'un dialogue des savoirs. Nos processus
d'apprentissage, qui se développent dans nos propres centres de
formation et sur nos territoires (où des paysans forment des paysans,
des pêcheurs forment des pêcheurs, etc.), sont horizontaux et menés de
pair à pair, et se basent sur l'éducation populaire. Ils sont aussi
intergénérationnels et permettent la transmission des connaissances
entre générations. L'agroécologie est développée au travers de nos
propres innovations, recherches et méthodes de sélection et
d'amélioration des espèces cultivées et des races animales. 

Nos cosmovisions reposent sur l'équilibre nécessaire entre la nature, le
cosmos et les êtres humains. Nous reconnaissons qu'en tant qu'humains,
nous ne sommes qu'un élément de la nature et du cosmos. Nous partageons
un lien spirituel avec nos terres et l'ensemble du monde vivant. Nous
aimons nos terres et nos peuples, et, sans cela, nous ne pouvons
défendre notre agroécologie, lutter pour nos droits ou nourrir le monde.
Nous rejetons la marchandisation de toutes les formes de vie. 

Les familles, les communautés, les collectifs, les organisations et les
mouvements constituent le sol fertile dans lequel l'agroécologie se
développe. C'est grâce à l'auto-organisation et à l'action collectives
qu'il est possible de démultiplier et développer l'agroécologie sur une
plus grande échelle, de construire des systèmes alimentaires locaux et
de défier le contrôle des grandes entreprises sur notre système
alimentaire. La solidarité entre les peuples, entre les populations
rurales et urbaines, est un ingrédient essentiel. 

L'autonomie de l'agroécologie inverse le contrôle des marchés mondiaux
et favorise l'autogestion par les communautés. Cela signifie que nous
réduisons l'utilisation des intrants extérieurs et implique de repenser
les marchés pour les baser sur les principes de l'économie solidaire et
de l'éthique de la production et de la consommation responsables. Ce
concept d'autonomie promeut des circuits courts équitables et la vente
directe. Cela suppose des relations transparentes entre producteurs et
consommateurs, fondées sur une solidarité basée sur le partage des
risques et bénéfices. 

L'agroécologie est politique ; elle nous demande de remettre en cause et
de transformer les structures de pouvoir de nos sociétés. Nous devons
placer le contrôle des semences, de la biodiversité, des terres et
territoires, de l'eau, des savoirs, de la culture, des biens communs et
des espaces communautaires entre les mains de celles et ceux qui
nourrissent le monde. 

Les femmes, avec leurs connaissances, leurs valeurs, leur vision et leur
leadership, sont essentielles pour aller de l'avant. Si les migrations
et la mondialisation supposent une augmentation des travaux qui
incombent aux femmes, ces dernières disposent d'un accès aux ressources
bien moindre que les hommes. Bien trop souvent, leur travail n'est ni
reconnu, ni apprécié à sa juste valeur. Pour que l'agroécologie atteigne
son plein potentiel, le pouvoir, les tâches, la prise de décisions et la
rémunération doivent être répartis de manière égale. 

Les jeunes, ainsi que les femmes, constituent l'une des deux principales
bases sociales de l'évolution de l'agroécologie. L'agroécologie peut
fournir un espace radical permettant aux jeunes de contribuer à la
transformation sociale et écologique enclenchée dans nombre de nos
sociétés. Les jeunes sont responsables de faire évoluer, à l'avenir, les
savoirs collectifs reçus de leurs parents, de leurs aînés et de leurs
ancêtres. Ils sont les garants de l'agroécologie pour les générations
futures. L'agroécologie doit susciter une dynamique sociale et
territoriale qui crée des opportunités pour les jeunes en milieu rural
et valorise le leadership des femmes. 

_STRATÉGIES_ 

I. Promouvoir la production agroécologique par le biais de politiques
qui : 

1. Adoptent une approche territoriale et holistique des questions
sociales, économiques et portant sur les ressources naturelles 

2. Sécurisent l'accès aux terres et aux ressources pour favoriser
l'investissement à long terme des petits producteurs d'aliments 

3. Garantissent une approche fondée sur l'inclusivité et la reddition de
comptes de la bonne gestion des ressources, de la production d'aliments,
des politiques de marchés publics, de l'infrastructure urbaine et rurale
et de la planification urbaine 

4. Encouragent des processus de planification décentralisés et
réellement participatifs, conjointement aux autorités et administrations
locales pertinentes 

5. Promeuvent des règlements sanitaires et d'assainissement ne
discriminant pas les petits producteurs et transformateurs d'aliments
pratiquant l'agroécologie 

6. Promeuvent des politiques qui intègrent les aspects de santé et de
nutrition de l'agroécologie et des médecines traditionnelles 

7. Garantissent l'accès des pasteurs aux pâturages, aux voies de
migration, aux sources d'eau, ainsi qu'aux services mobiles tels que
ceux de santé, d'éducation et les services vétérinaires 

8. Respectent et soutiennent les droits coutumiers sur les espaces
communautaires. Garantissent les droits collectifs des paysans et des
peuples autochtones à utiliser, échanger, améliorer, sélectionner et
vendre leurs propres semences 

9. Attirent la jeunesse vers la production agroécologique d'aliments et
la soutiennent dans cette activité en renforçant leur accès aux terres
et aux ressources naturelles et en leur garantissant un revenu juste,
ainsi que l'échange et la transmission des connaissances. 

10. Soutiennent la production agroécologique en milieu urbain et
périurbain 

11. Protègent les droits des communautés qui pratiquent la cueillette,
la chasse et la pêche dans leurs territoires traditionnels et
encouragent la restauration écologique et culturelle de leur abondance
passée 

12. Garantissent les droits des communautés de pêcheurs 

13. Mettent en œuvre les Directives sur le foncier du Comité de la
sécurité alimentaire mondiale et les Directives sur la pêche artisanale
de la FAO 

14. Garantissent le droit à une vie digne des travailleurs ruraux, y
compris une véritable réforme agraire et une formation en agroécologie. 

II. Partager les connaissances et les savoirs 

1. Échanges horizontaux (de paysan à paysan, de pêcheur à pêcheur, de
pasteur à pasteur, de consommateur à consommateur, etc.) et échanges
entre générations et entre différentes traditions, en incluant les
nouvelles idées. Pour cela, la priorité devra être donnée aux femmes et
aux jeunes 

2. Un contrôle des peuples sur les priorités de la recherche, ses
objectifs et sa méthodologie 

3. La systématisation des expériences pour apprendre de la mémoire
historique et construire sur cette dernière 

III. Reconnaître le rôle central des femmes 

1. Lutter pour l'égalité des droits des femmes dans toutes les sphères
de l'agroécologie, y compris les droits du travail et des travailleurs,
l'accès aux biens communs et aux espaces communautaires, l'accès direct
aux marchés et le contrôle des revenus 

2. Toutes les étapes de la formulation jusqu'à la planification et
l'application des programmes et projets doivent compter avec la pleine
participation des femmes, en leur attribuant des rôles dans la prise de
décisions 

IV. Construire l'économie locale 

1. Promouvoir les marchés locaux de produits locaux 

2. Soutenir le développement d'infrastructures, institutions et
mécanismes de financement alternatifs pour soutenir producteurs et
consommateurs 

3. Reconfigurer les marchés alimentaires par le biais de nouvelles
relations de solidarité entre producteurs et consommateurs 

4. Faire le lien avec l'expérience de l'économie solidaire et les
systèmes de garantie participatifs, le cas échéant 

V. Développer et diffuser notre vision de l'agroécologie 

1. Développer un plan de communication pour notre vision de
l'agroécologie 

2. Promouvoir les aspects de santé et de nutrition liés à l'agroécologie


3. Promouvoir l'approche territoriale de l'agroécologie 

4. Promouvoir des pratiques permettant aux jeunes de faire progresser le
renouvellement permanent de notre vision de l'agroécologie 

5. Promouvoir l'agroécologie comme moyen principal pour réduire les
pertes et les gaspillages alimentaires dans le système alimentaire 

VI. Construire des alliances 

1. Consolider et renforcer les alliances existantes telles que celles
tissées dans le cadre du Comité International de Planification pour la
Souveraineté Alimentaire (CIP) 

2. Élargir notre alliance pour inclure d'autres mouvements sociaux et
des instituts et organismes de recherche publics 

VII. Protéger la biodiversité et les ressources génétiques 

1. Protéger, respecter et garantir la bonne gestion de la biodiversité 

2. Reprendre le contrôle des semences et du matériel de reproduction et
faire appliquer le droit des producteurs à utiliser, vendre et échanger
leurs propres semences et races animales 

3. Veiller à ce que les communautés de pêcheurs jouent un rôle central
dans la gouvernance des eaux marines et continentales 

VIII. Refroidir la planète et s'adapter au changement climatique 

1. Garantir que les institutions internationales et les gouvernements
reconnaissent l'agroécologie telle qu'elle est définie au présent
document, à savoir comme la solution numéro un pour faire face et
s'adapter au changement climatique et non pas « l'agriculture
intelligente face au climat » ou d'autres fausses versions de
l'agroécologie 

2. Identifier, documenter et partager les bonnes expériences
d'initiatives locales en matière d'agroécologie qui s'attaquent au
changement climatique 

IX. Dénoncer et lutter contre la mainmise des entreprises et des
institutions sur l'agroécologie 

1. Lutter contre les tentatives des entreprises et des institutions pour
s'approprier l'agroécologie comme un moyen de promouvoir les OGM et les
autres fausses solutions et nouvelles technologies dangereuses 

2. Divulguer les intérêts des entreprises se cachant derrière les
solutions techniques telles que l'agriculture intelligente face au
climat, l'intensification durable, et le « perfectionnement » de
l'aquaculture industrielle 

3. Lutter contre la marchandisation et la financiarisation des avantages
écologiques de l'agroécologie 

Nous avons construit l'agroécologie au travers de nombreuses initiatives
et luttes et avons à ce titre la légitimité d'orienter et d'organiser
son développement à l'avenir. Les décideurs ne peuvent pas avancer dans
le domaine de l'agroécologie sans nous. Ils doivent respecter et
soutenir nos processus agroécologiques, plutôt que continuer à soutenir
les forces qui nous détruisent. Nous exhortons chacun et chacune à nous
rejoindre dans la tâche collective consistant à forger l'agroécologie
comme un élément des luttes de nos peuples afin de construire un monde
meilleur, un monde basé sur le respect mutuel, la justice sociale,
l'équité, la solidarité et l'harmonie avec notre Terre mère. 
 

Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/agriculture-paysanne-durable-mainmenu-42/1048-declaration-du-forum-international-sur-l-agroecologie
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mail.viacampesina.org/pipermail/via-info-fr/attachments/20150311/d7199ba6/attachment.html>
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe autre que texte a été nettoyée...
Nom: mali-declaration.jpg
Type: image/jpeg
Taille: 65365 octets
Desc: non disponible
URL: <http://mail.viacampesina.org/pipermail/via-info-fr/attachments/20150311/d7199ba6/attachment.jpg>


Plus d'informations sur la liste de diffusion Via-info-fr