[Info FR] Déclaration de la Conférence internationale sur la réforme agraire

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Mar 26 Avr 17:34:43 CEST 2016


 

 DÉCLARATION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA RÉFORME AGRAIRE [1]

DÉCLARATION DE MARABÁ

Marabá, Pará, Brésil, du 13 au 17 avril 2016. 

QUI SOMMES-NOUS? DES HOMMES ET DES FEMMES QUI LUTTONS POUR LE TERRITOIRE


Nous sommes plus de 130 représentants d'organisations membres de La Via
Campesina et d'allié(e)s, venus de 4 continents, 10 régions et 28 pays
du monde entier. Nous sommes réunis à Marabá, dans l'État du Pará, au
Brésil, pour réfléchir ensemble, analyser et poursuivre nos processus
collectifs de construction de concepts, de propositions de luttes et de
projets alternatifs pour faire face à l'offensive mondiale menée par le
capital contre les peuples et les biens communs de nos campagnes, des
littoraux et de la mer. Nous sommes là aussi pour construire les
sociétés différentes auxquelles nous aspirons et surtout, pour lutter
pour nos territoires. Nous représentons les organisations de paysans et
paysannes, d'agricultrices et agriculteurs familiaux, de peuples
autochtones, de peuples sans terre, d'ouvriers et ouvrières agricoles,
de pastoralistes, de pêcheurs et pêcheuses, de cueilleurs et
cueilleuses, d'habitants des forêts, de femmes et de jeunes des zones
rurales, et nous sommes soutenus par nos allié(e)s, du monde entier.
Nous nous réunissons ici en mémoire du massacre, il y a 20 ans à El
Dorado dos Carajás, au Pará, de travailleurs agricoles qui luttaient
pour la terre, et à la suite de quoi le 17 avril est devenu, chaque
année, la Journée mondiale des luttes paysannes. Nous sommes aussi
réunis ici pour insister sur la concrétisation de l'engagement de
réforme agraire pris par les gouvernements de toute la planète il y a 10
ans, lors de la Conférence internationale sur la réforme agraire et le
développement rural (CIRADR), organisée par la FAO à Porto Alegre, au
Brésil. 

CONTEXTE ACTUEL: L'OFFENSIVE MENÉE PAR LE CAPITAL SUR NOS TERRITOIRES
DANS LE MONDE ENTIER ET LES COUPS PORTÉS CONTRE LA DÉMOCRATIE 

Nous avons entendu des camarades venant d'organisations d'Amérique,
d'Asie, d'Afrique, d'Europe et du Moyen-Orient, et nous nous sommes
rendu compte que nous sommes confrontés partout au même ennemi et aux
mêmes problèmes. Il y a toujours plus d'accaparements des terres, des
forêts et de l'eau, d'offensives contre la démocratie et la volonté du
peuple, de prisonniers politiques, etc., non seulement en Amérique
latine, en Asie et en Afrique, mais également en Europe et en Amérique
du Nord. Nous sommes témoins, à notre époque, de l'émergence d'une
alliance entre le capital financier, les entreprises multinationales,
l'impérialisme et de vastes secteurs des États nationaux (leur «
idéologie » apparente n'ayant presque aucune importance). Cette alliance
- tout en existant aussi dans d'autres domaines - est particulièrement
frappante entre le pouvoir judiciaire, les autorités policières, le
secteur privé du système agro-halieutico-alimentaire (agribusiness),
l'industrie minière, la construction, l'exploitation forestière, etc. -
c'est-à-dire l'extractivisme - et les moyens de communication. Dans son
ensemble, cette nouvelle alliance est l'instigatrice d'une avalanche de
privatisations, accaparements et concentrations de biens communs et
publics, comme la terre, l'eau, les forêts, les semences, les zones de
pâturage et de pêche, les glaciers ou des territoires entiers. Elle
utilise, pour parvenir à ses fins, la financiarisation et la
marchandisation de tout, les traités de libre-échange et
d'investissement, la corruption de nos responsables politiques et de nos
élites, le contrôle qu'elle exerce sur les moyens de communication ainsi
que sur le système financier, et la concentration des entreprises. 

Dernièrement, nous avons constaté, avec une inquiétude croissante, que
cette alliance en particulier, et le capital en général, ne tolèrent
plus aucune expression, si timide soit-elle, de politiques qui soient un
minimum indépendantes, mises en œuvre par des gouvernements
démocratiquement élus. Cette alliance est devenue la principale force à
l'origine d'une vague de coups d'État, déjà réalisés ou en cours, qui
vont des coups d'État « techniques », « parlementaires », « judiciaires
», « mous » ou « blancs » aux coups d'État les plus « durs » qui
transgressent la loi, les constitutions et la volonté des peuples. C'est
se qui se passe au Brésil, où nous nous réunissons en ce moment. Nous
unissons nos voix à celles du peuple brésilien, qui lutte pour défendre
la démocratie dans son ensemble contre une tentative illégitime de coup
d'État, ainsi que pour faire avancer les réformes politiques nécessaires
pour que la démocratie sorte de l'impasse dans laquelle elle semble se
trouver actuellement. 

LES RAISONS DE NOTRE LUTTE CONTRE L'AGRIBUSINESS 

Les conséquences de cette offensive du capital mettent en danger la vie
rurale, les sociétés tout entières, la santé, la nature, la Terre-mère,
le climat, la biodiversité, ainsi que nos peuples et nos cultures. La
migration massive, la destruction du tissu social de nos communautés, la
croissance effrénée des périphéries urbaines, l'insécurité, les
agrotoxiques, les organismes génétiquement modifiés (OGM), la malbouffe
et l'homogénéisation des habitudes de consommation, le réchauffement
climatique, la destruction des mangroves, l'acidification de la mer,
l'épuisement des ressources halieutiques, la perte de tout trait «
démocratique » sont autant de symptômes, entre de nombreux autres, de ce
qui se passe actuellement. 

L'émergence de cette nouvelle alliance entre le capital financier,
l'agribusiness, les États, les médias et d'autres, et leur capacité à
disputer le contrôle des territoires aussi bien que des États - même des
États « progressistes » - et de l'opinion publique nous oblige, une fois
de plus, à procéder à une indispensable réflexion et reformulation des
concepts, propositions, projets alternatifs et stratégies, formes et
pratiques de lutte. 

Ici, au Brésil, nous avons vu comment le capital financier a transformé
le latifundium improductif, vieil ennemi des paysans et travailleurs
sans terre, en agribusiness doté de capital, en exploitation minière, en
pêcherie ou site aquacole industriels, et en lieu de production
énergétique, lesquels sont tous « productifs » en apparence - alors
qu'ils produisent surtout misère et ravages environnementaux. Avec cette
transformation, le capitalisme n'a plus besoin d'une réforme agraire «
classique » pour produire plus. De ce fait, les alliances du passé en
faveur de la réforme agraire, entre les sans terre et certaines
fractions de l'État qui représentent le capital productif, ne sont plus
possibles ; par conséquent, la question de la réforme agraire relève
directement du domaine de la lutte des classes. D'un côté, cette
transformation rend moins pertinent l'ancien argument selon lequel il
est injuste qu'une grande superficie de terre n'appartienne qu'à un
petit nombre de personnes, qui ne l'utilisent presque pas, alors qu'un
grand nombre de personnes sont sans terre. Mais d'un autre côté, cela
justifie, devant toute la société et dans l'ensemble de la classe
travailleuse, rurale et urbaine, la remise en question du bien-fondé du
projet du capital pour les campagnes, dans sa globalité. 

Toute résistance des populations rurales entraîne les réponses suivantes
: diabolisation par les médias, persécution et criminalisation
d'organisations, de dirigeant(e)s et de militant(e)s sociaux,
répression, assassinat, disparition forcée, incarcération illégale,
détention administrative, harcèlement sexuel et viol. Les législations
sont modifiées afin de permettre d'intensifier la criminalisation de la
résistance des uns et de renforcer l'impunité des autres, impunité
presque totale dans de nombreux cas. 

Face à cette terrible situation, les populations rurales et nos
organisations, mouvements, alliances et convergences sont désormais le
principal espoir de l'humanité et de la planète Terre. Nous nous
trouvons en première ligne dans la bagarre territoriale et politique qui
nous oppose à cette alliance obscure. Nos propositions de souveraineté
alimentaire, de réforme agraire populaire, de construction de
territoires agroécologiques pour produire des aliments, d'agriculture
paysanne pour refroidir la planète, constituent des solutions et
d'autres voies réelles pour mettre un terme aux problèmes engendrés par
le système capitaliste et, en particulier, par cette alliance néfaste. 

CE QUE NOUS DÉFENDONS ET PROPOSONS : NOTRE RÉFORME AGRAIRE POPULAIRE 

La Via Campesina et la Campagne mondiale pour la réforme agraire luttent
depuis plus de 20 ans pour la terre et la défense des terres et des
territoires. En 2012, à Bukit Tinggi, en Indonésie, nous avons fait un
historique de cette lutte et observé comment elle avait évolué dans ce
monde qui change et au regard de nos propres expériences et dialogues
qui se sont accumulés. Mais en 2012, nous n'avions pas encore
complètement conscience de l'essor mondial du capital financier et de
son emprise sur d'autres fractions du capital. Cela a modifié une
nouvelle fois la nature du jeu, ainsi que la façon dont nous nous
adressons à la société sur le sujet des territoires ruraux. 

Maintenant nous posons les questions suivantes. Qu'est-ce qui est mieux
? Des campagnes sans paysans, sans arbres, sans biodiversité, en
monoculture et avec de l'élevage confiné, des agrotoxiques et des OGM,
qui produisent des marchandises à exporter et des aliments mauvais pour
la santé, qui contribuent au changement climatique et compromettent la
capacité des communautés à s'y adapter, qui sont source de pollution, de
maladies et de migration massive vers les villes ? Ou plutôt des
campagnes qui se composent des territoires agroalimentaires des paysans
et paysannes, des peuples autochtones, des agriculteurs familiaux, des
pêcheurs artisanaux et d'autres populations rurales, qui y vivent dans
la dignité et ont des visions du monde et des savoirs variés, des
campagnes avec des arbres, de la biodiversité, une production
agroécologique d'aliments sains, qui refroidisse la planète, réalise la
souveraineté alimentaire et protège la Terre ? 

En ce sens, les camarades du Brésil nous ont expliqué leur proposition
de réforme agraire populaire, qui ne concerne pas seulement les paysans
sans terre, mais l'ensemble de la classe travailleuse et toute la
société. La réforme agraire telle qu'ils la conçoivent est associée à
l'agroécologie et met en avant le territoire ; elle ne sera obtenue
qu'au moyen de la lutte des classes et de l'affrontement direct avec le
projet du capital, ses profits, ses moyens de communications et autres
avatars au niveau national et international. Il s'agit d'une réforme
agraire visant à renforcer l'agriculture, l'économie et les territoires
paysans. 

De la même manière, dans toute l'Amérique, en Asie, en Afrique, en
Europe et au Moyen-Orient, nos organisations, mouvements et convergences
défendent des approches territoriales similaires contre ce projet à
grande échelle du capital. Ces propositions se nourrissent de notre
diversité, de nos visions du monde, de nos savoirs populaires et
traditionnels, de l'agroécologie, de la pêche artisanale et du
pastoralisme traditionnel, ainsi que de nos différents modes et
stratégies de vie . Ces propositions, si elles sont similaires,
présentent aussi des différences en fonction de nos réalités
respectives. Là où les terres sont concentrées, nous luttons pour leur
redistribution et, dans certains pays, on parle de mener une «
révolution agraire ». Là où nos peuples contrôlent encore leurs terres
et territoires, nous luttons pour les défendre ; là où la terre a été
nationalisée et est désormais accordée en concession par les
gouvernements à des entités étrangères, nous luttons pour qu'elle soit
rendue à nos communautés et pour les droits coutumiers ; Les pêcheurs et
pêcheuses parlent quant à eux de la lutte pour les territoires de pêche
artisanale. En Europe, nous avons recommencé les occupations de terres
et organisé des luttes contre les changements d'utilisation des sols, en
réussissant à rendre visibles les problèmes d'accaparement et de
concentration des terres, qui, désormais, se posent de plus en plus dans
les pays du Nord également. En Palestine, nous luttons contre
l'occupation brutale et appelons au boycott des produits israéliens.
Partout, la jeunesse lutte activement pour l'accès à la terre et aux
autres ressources. 

Nous avons remporté de grandes victoires, comme la réforme agraire
massive mise en place à la suite des occupations et récupérations
populaires de terres au Zimbabwe, l' « Éducation des campagnes » au
Brésil, les annulations de concessions minières et de concessions pour
des plantations massives dans certaines parties d'Afrique, la permanence
de la réforme agraire cubaine et sa réussite sur le plan de
l'agroécologie avec le mouvement « de paysan à paysan », etc. Nous avons
aussi remporté des victoires partielles mais prometteuses, comme la
promesse d'une grande réforme agraire en Indonésie ; demi-victoires à la
suite desquelles nous devons mobiliser les forces nécessaires pour que
nos gouvernements tiennent parole. 

Pour organiser nos luttes, nos cadres et nos bases reçoivent une
formation politique ainsi qu'une formation aux techniques
agroécologiques. Nous avons construit des centres de formation et des
écoles paysannes d'agroécologie sur tous les continents. Nous avons
développé des propositions alternatives d'éducation pour nos enfants.
Nous avons appris des peuples autochtones, au sein de nos mouvements,
que « la vie des peuples et la nature ne font qu'une ». Nous avons des
tactiques anciennes et nouvelles, telles que les occupations et les
récupérations de terres et de territoires, la solidarité, les caravanes,
comme celles organisées en Afrique de l'Ouest et au Bangladesh, les
moyens de communication alternatifs, l'art et la culture, le féminisme
paysan et populaire, les valeurs humanistes, environnementales et
socialistes, la mobilisation et la créativité de la jeunesse, de
nouvelles alliances entre campagnes et villes, les directives du Comité
pour la sécurité alimentaire mondial sur la gouvernance foncière, etc.
Nous avons porté la charte des droits des paysans devant l'ONU. Nous
devons continuer à adapter nos tactiques et à innover, surtout que les
façons dont l'ennemi dispute nos territoires évoluent elles-mêmes
rapidement. Nous avons de nouvelles approches - comme l'approche
territoriale - et de nouvelles stratégies, comme par exemple la
construction d'espaces autonomes, l'autonomie relative et
l'autosuffisance d'une manière générale, et la large diffusion de
l'agroécologie populaire. 

NOS DÉFIS 

Transformer la lutte pour la terre en lutte pour le territoire, tout en
construisant un nouveau modèle productif, pour atteindre la souveraineté
alimentaire, en développant plus avant l'agroécologie plus « autonome »,
en se fondant sur nos propres ressources et intrants locaux, ainsi que
sur le sauvetage des savoirs ancestraux. 

Organiser la lutte relative aux politiques publiques, en faveur de la
production paysanne, de la santé, de l'éducation, de la culture et du
sport dans nos communautés. 

Nous proposerons massivement la formation politique et idéologique, nous
améliorerons le travail avec nos bases, ainsi que le travail de masses,
en vue d'une meilleure organisation interne et d'un meilleur
fonctionnement de nos organisations, en incorporant progressivement les
femmes et les jeunes, comme participant(e)s et comme dirigeant(e)s. 

Nous combattrons notre diabolisation dans les médias, ainsi que la
manière dont les moyens de communication font la promotion d'une culture
consumériste et du vide de nos systèmes « démocratiques », et nous
travaillerons sans relâche pour mettre en place nos propres moyens de
communication, pour dialoguer avec nos bases ainsi qu'avec la société
dans son ensemble et la classe travailleuse. 

Nous ferons face plus efficacement à la criminalisation, à la
répression, à la militarisation, et nous organiserons la lutte
internationale pour soutenir nos prisonniers politiques. Nous
instaurerons de façon permanente une journée de solidarité, dont le
principe ne sera pas de donner ce que nous avons en trop, mais plutôt de
partager ce que nous avons. 

Nous poursuivrons sans cesse notre travail d'établissement d'alliances
de classe, sans relation de dépendance, entre les campagnes et les
villes, ainsi qu'entre producteurs et consommateurs. 

Nous dénonçons et combattrons les lois « antiterroristes » et leur
application contre nos luttes légitimes. 

Nous serons plus profondément solidaires des luttes des peuples
palestinien et kurde, ainsi que des autres peuples qui souffrent de
l'escalade militaire, et nous condamnons l'occupation militaire. 

Nous analyserons le rôle joué par le narcotrafic, avec la connivence du
capital et des États, dans la déstabilisation de nos territoires, et
élaborerons une stratégie pour affronter plus efficacement cette
réalité. 

Nous combattrons la concentration des entreprises dans les différents
secteurs de l'économie et notamment au sein du système
agro-halieutico-alimentaire/médiatico-financier. Nous dénoncerons les
attaques frontales envers la démocratie. Nous inventerons des formes de
lutte qui entraîneront des pertes économiques pour le capital, les
multinationales, les banques, etc. 

Nous bâtirons des convergences et renforcerons l'unité à partir
d'objectifs communs et de notre diversité (paysans et paysannes,
travailleurs et travailleuses, pêcheurs et pêcheuses, peuples
autochtones, pasteurs, populations urbaines, consommateurs, etc.). 

Nous affronterons toute émergence de fondamentalismes religieux
conservateurs et de droite, et lutterons contre la vague de lois et
traités néolibéraux qui sont des instruments pour les privatisations. 

Nous repenserons la relation entre nos mouvements populaires, l'État,
les partis politiques et les processus électoraux, en fonction de
l'histoire et des circonstances différentes de chaque pays, et
combattrons l'érosion généralisée des mécanismes de défense des droits
humains, au niveau international et national. 

Nous lutterons contre l'impérialisme nord-américain et, tandis que nous
reconnaissons l'importance de la multipolarité, nous signalons également
qu'il est nécessaire de réagir à l'émergence d'autres impérialismes
économiques, politiques et militaires. 

Dans nos organisations, nous chercherons comment bâtir des convergences
autour de projets populaires alternatifs construits et formulés de façon
collective. Nous encouragerons aussi une meilleure organisation de la
production et les coopératives, nous développerons la transformation des
aliments à petite et moyenne échelle pour ajouter de la valeur à nos
produits, et nous travaillerons pour améliorer et développer les canaux
de commercialisation à petite et moyenne échelle et pour favoriser la
coopération. 

Nous nous mobiliserons pour aborder la question du crédit, à savoir
comment obtenir plus de crédits pour les paysans et paysannes, mais
aussi comment produire sans crédit, ou avec moins de crédit et moins de
dettes. 

Nous ferons face à la tendance qu'ont les institutions (Banque mondiale,
FAO, universités, ONG, etc.) de vider de leur sens des concepts tels que
la « réforme agraire » et l'« agroécologie » en en proposant des
versions « allégées » comme l'« accès à la terre », les aliments «
biologiques industriels » des monocultures de l'« agribusiness vert » et
la « responsabilité sociale des entreprises ». 

Nous lutterons pour obtenir des mécanismes internationaux qui ne soient
pas seulement « à titre volontaire », mais contraignants et assortis de
sanctions. 

Nous freinerons l'approbation et la prolifération des nouvelles
technologies dangereuses, comme les semences « terminator » et la
biologie synthétique. 

Nous augmenterons la participation des femmes et des jeunes dans tous
les mouvements sociaux. Nous mettrons en place des mécanismes afin que
davantage de jeunes restent dans les campagnes. Nous lutterons contre le
modèle patriarcal qui règne sous le système capitaliste et exigerons le
plein respect du droit à la terre, à l'eau et au territoire des femmes
paysannes et autochtones. 

Nous mènerons toujours plus de luttes unifiées au niveau international
afin d'affronter nos ennemis communs. 

DÉFENDRE LA TERRE ET HONORER LA VIE 

Avec détermination en ce 17 avril, Journée mondiale des luttes
paysannes, 20 ans après le massacre d'El Dorado de Carajás, dans l'État
du Pará, nous nous rassemblons avec des milliers d'hommes et de femmes
qui défendent le droit à la vie, qui luttent pour obtenir une société
plus juste, qui se battent sans cesse pour les droits des peuples à la
terre et au territoire, pour la souveraineté alimentaire et la
production agroécologique, ainsi que pour éradiquer la faim et la
pauvreté. 

GLOBALISONS L'ESPOIR ! 

CAMPAGNE MONDIALE POUR LA RÉFORME AGRAIRE DE LA VIA CAMPESINA 

LES DÉLÉGUÉ(E)S DE 4 CONTINENTS DE LA PLANÈTE UNIS POUR  DÉFENDRE LA
TERRE ET HONORER LA VIE. 

  

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