[Nyéléni]Bulletin Nyéléni: Souveraineté alimentaire – Résister à la mainmise de l’agro-industrie sur nos systèmes alimentaires

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Lun 27 Sep 11:10:25 CEST 2021


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*Souveraineté alimentaire – Résister à la mainmise de l’agro-industrie sur
nos systèmes alimentaires * <http://www.nyeleni.org/ccount/click.php?id=170>
*L'édition d'automne* * du bulletin Nyéléni est maintenant en ligne!*

Cette année marque les 25 ans de l’introduction du paradigme de
souveraineté alimentaire au Sommet Mondial de l’Alimentation en 1996 à
Rome, en défi direct à la sécurité alimentaire basée sur le marché promu
par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). La souveraineté alimentaire
reconnait l’autonomie et le pouvoir des petits producteurs et des ouvriers
agricoles face à l’augmentation du pouvoir des grandes entreprises sur
l’ensemble du monde alimentaire. Depuis son lancement, le mouvement de
souveraineté alimentaire a grandi, s’est diversifié et a donné naissance à
de nombreuses initiatives pour faire face aux injustices historiques et
émergentes, aux inégalités, aux abus de droits, et aux oppressions.
Aujourd’hui, le mouvement est à la pointe d’un réel changement systémique,
avec des millions de personnes à travers le monde engagées et soutenant des
économies solidaires, l’agroécologie, les marchés de territoires, les
coopératives, la défense de la terre et des territoires, les droits des
paysans, des travailleurs, des migrants, des peuples autochtones, des
femmes et des personnes vivant dans des crises prolongées.

Ironiquement, cette année, les Nations Unies vont convoquer un Sommet sur
les Systèmes Alimentaires (UNFSS) qui est l’opposé polaire de la
souveraineté alimentaire. La structure, le contenu, la gouvernance et les
résultats de l‘UNFSS sont dominés par des acteurs affiliés au Forum
Economique Mondial (FEM), ainsi que des fonctionnaires gouvernementaux et
de l’ONU qui estiment que lutter avec succès contre la faim, le chômage, le
changement climatique et la perte de biodiversité nécessite la
participation centrale des grandes entreprises puisqu’elles disposent de
capital, de technologies et d’infrastructures qui surpassent la pluspart
des nations et tout le système des Nations Unies.

La coïncidence de ces deux moments met clairement en lumière des idées
fondamentalement opposées des systèmes alimentaires. L’UNFSS adopte une
vision qui sert les intérêts d’un système alimentaire industrialisé,
globalisé, contrôlé par les grandes entreprises. En renforçant la
dépendance sur les chaînes de valeur mondiales dominées par les
multinationales, et sur des mécanismes à forte intensité de capital et de
marché, cette approche ne tient pas compte des droits humains et empêche
une réelle transformation des systèmes alimentaires.

La souveraineté alimentaire, par contre, s’attaque aux causes profondes de
la faim et de la malnutrition, valorise le contrôle démocratique des
systèmes alimentaires, confronte les asymétries de pouvoir et appelle à des
changements économiques, sociaux et de gouvernance radicaux en vue de
construire des systèmes alimentaires justes, égalitaires, ancrés dans les
territoires, en harmonie avec la nature, revitalisant la biodiversité et
garantissant les droits des peuples et des communautés.

Les grandes entreprises utilisent leurs ressources considérables pour
coopter la conceptualisation et la gouvernance des systèmes alimentaires à
travers le financement, le commerce, l’investissement et les plateformes
multi-acteurs. L’UNFSS est un exemple dangereusement parfait d’un
partenariat multi-acteurs conçu par les multinationales, où les grandes
entreprises peuvent influencer la prise de décisions publiques au plus haut
niveau mais sans engagements d’utilité publique de leur part. Le processus
de l’UNFSS a été caractérisé par un manque de transparence dans la prise de
décision et la forte implication des grandes entreprises à tous les niveaux
de sa structure, créant de sérieux problèmes de responsabilité, de
légitimité et de contrôle démocratique de l’ONU.

Au cours de l’année passée, nous avons démontré notre capacité à nous
mobiliser à travers de multiples circonscriptions autour du monde contre
l’accaparement de la nourriture et de la souveraineté alimentaire par les
grandes entreprises. Nous avons réussi à remettre en question la légitimité
du Sommet et avons empêché un accord formel sur la création de nouvelles
institutions, tel qu’un panel d’experts sur les systèmes alimentaires.
La *Contre-Mobilisation
pour Transformer les Systèmes Alimentaires,* organisée les 25-28 juillet
derniers, a engagé près de 11000 personnes dans le monde.

La nourriture est un besoin fondamental et un droit de l’homme : les
systèmes alimentaires assurent un moyen de subsistance à près d’un tiers de
l’humanité et sont intimement connectés à la santé et aux écosystèmes. Nous
devons donc continuer à renforcer la convergence des mouvements en faveur
des aliments, de la santé, de l’environnement et de la justice climatique,
tout en protestant contre les systèmes alimentaires agro-industriels qui
détruisent notre planète et nos communautés.

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-- 
Emanuela Russo
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