[Info FR] Communiqué de presse: La Via Campesina appelle les États à sortir de l’OMC

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Jeu 16 Juin 08:30:34 CEST 2022


 

LA VIA CAMPESINA APPELLE LES ÉTATS À SORTIR DE L’OMC ET À CRÉER UN
NOUVEAU CADRE BASÉ SUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

Communiqué de presse | Genève, le 15 juin 2022: 

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LA VIA CAMPESINA, LE MOUVEMENT PAYSAN MONDIAL REPRÉSENTANT LES VOIX DE
PLUS DE 200 MILLIONS DE PETIT·ES PAYSAN·NES D’ASIE, D’AFRIQUE, D’EUROPE
ET DES AMÉRIQUES, A ÉTÉ MOBILISÉ TOUTE CETTE SEMAINE CONTRE L’OMC. LA
CRISE ALIMENTAIRE QUI FRAPPE LE MONDE AUJOURD’HUI EST UNE PREUVE
SUPPLÉMENTAIRE QUE LE LIBRE-ÉCHANGE – LOIN D’APPORTER LA SÉCURITÉ
ALIMENTAIRE – AFFAME LES PEUPLES. 

L'Organisation mondiale du commerce a une fois de plus échoué à proposer
une solution permanente quant aux stocks publics à des fins de sécurité
alimentaire. Depuis plus de huit ans, les pays riches bloquent les
propositions concrètes des membres africains et asiatiques du G33 à cet
égard. 

JEONGYEOL KIM, de l'Association Coréenne des Femmes Paysannes et membre
du Comité de coordination international (CCI) de La Via Campesina,
remarque que : 

_« Le libre-échange affame. Après 27 ans sous le règne de l'OMC, cette
conclusion est sans appel. Il est temps de sortir l'agriculture de tous
les accords de libre-échange. La pandémie, ainsi que l'impact et les
perturbations induites par la guerre ont montré clairement que nous
avons besoin d'un système de gouvernance alimentaire local et national
basé sur les personnes, et non sur les agro-industries. Un système qui
soit construit sur des principes de solidarité et de coopération plutôt
que sur la concurrence, la coercition et les agendas géopolitiques. »_ 

BURRY TUNKARA, de l'Organisation gambienne des petit·es paysan·nes, des
pêcheur·euses et des forestier·ères et une des principales jeunes
leaders de La Via Campesina, fait écho à ce même sentiment dans ce
témoignage : 

_« L'OMC ne défend que les riches et leurs intérêts commerciaux. Il
s'agit d'un outil du néo-colonialisme. Elle sert seulement les intérêts
des multinationales pour trouver de nouveaux marchés et une main-d'œuvre
moins chère. Il est temps de mettre un terme cela ! »_ 

L'agenda socio-économique des pays les plus pauvres et à faible revenu
n'est pas la priorité de l'OMC. La preuve : son incapacité à fournir un
mécanisme de sauvegarde contre le « dumping » des pays riches et son
approche des subventions à la pêche au détriment des petit·es
pécheur·euses. Il ne sert à rien d'essayer de réformer une institution
construite pour favoriser les intérêts commerciaux d'une poignée
d'entreprises multinationales. 

PERLA ÁLVAREZ du Paraguay, et membre de la Coordination
Latino-Américaine de La Via Campesina (CLOC) a déclaré qu'un changement
systémique est urgent et nécessaire : 

_« La crise alimentaire mondiale est un moment de vérité pour nous. Il
n'y a pas de place pour l'approche "business as usual". Nous présentons
des propositions à court et à long terme qui peuvent changer
radicalement la façon dont le commerce affecte les communautés paysannes
à travers le monde. »_ 

Aujourd'hui, le 15 juin, depuis Genève, alors que la Conférence
ministérielle de l'OMC a une nouvelle fois trahi les attentes des
populations les plus touchées par la crise alimentaire, nous, La Via
Campesina, partageons nos propositions. 

La Via Campesina appelle tous les gouvernements nationaux à reconstituer
des stocks publics et à soutenir la création de réserves alimentaires au
niveau communautaire avec des produits locaux issus de pratiques
agroécologiques. Il a également appelé tous les gouvernements à mettre
en place une législation anti-dumping, nécessaire pour empêcher les
exportateurs de détruire les marchés locaux. 

YUDHVIR SINGH de l'Union Bhartiya Kisan, qui fait partie des syndicats
qui ont formé le fer de lance de la mobilisation historique des
paysan·nes indien·nes en 2021, présente l'expérience de son pays avec
les stocks publics alimentaires : 

_« Les paysan·nes ont besoin de politiques publiques fortes comme le
prix minimum et le stock public pour continuer à vivre décemment en
produisant des aliments. Les attaques de l'OMC contre notre modèle de
régulation des marchés sont extrêmement dangereuses. Le G33 doit
continuer à résister et à construire sur la base des aspirations et des
espoirs des petit·es producteur·trices. »_ 

La Via Campesina a demandé une suspension immédiate de toutes les règles
existantes de l'OMC qui empêchent les pays de développer des stocks
publics alimentaires et de réguler le marché et les prix. Les
gouvernements doivent avoir le droit d'utiliser des critères choisis par
eux-mêmes pour protéger et promouvoir leur souveraineté alimentaire.
Chaque pays doit pouvoir développer sa propre politique agricole et
alimentaire et protéger les intérêts de ses paysan·nes, sans nuire aux
autres pays. L'utilisation de produits agricoles pour les
agro-carburants doit être interdite. La Via Campesina a également appelé
à stopper la spéculation. 

_« La réforme agraire est nécessaire pour construire la souveraineté
alimentaire », _a ajouté ZAINAL ARIFIN FUAT de Serikat Petani Indonesia
et membre du Comité de Coordination International de LVC. 

_« Les gouvernements doivent mettre fin à l'accaparement de l'eau, des
semences et des terres par les sociétés transnationales et garantir aux
petit.es producteur·trices des droits équitables sur les biens communs.
»_ 

Nous, La Via Campesina, insistons pour que, dans le cadre de la pandémie
et de la crise mondiale de l'approvisionnement, les gouvernements
donnent la priorité aux marchés locaux. 

MORGAN ODY, paysanne en Bretagne, France, et coordinatrice générale de
La Via Campesina, a déclaré au nom du mouvement paysan mondial : 

_« L'Organisation mondiale du commerce est un projet qui a échoué. Notre
mouvement paysan mondial appelle tous les États, en particulier ceux du
Sud, à quitter l'OMC immédiatement. Il faut créer un nouveau cadre
international pour l'agriculture et le commerce fondé sur la
souveraineté alimentaire. C'est seulement ainsi que nous pourrons
défendre les intérêts des petits producteurs alimentaires. »_ 
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Pour toute question, écrivez à press at viacampesina.org 
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NOTE DE L’ÉDITEUR : 

_LA VIA CAMPESINA COMPTE PARMI SES MEMBRES 181 ORGANISATIONS PAYSANNES
DANS PLUS DE 80 PAYS. LE RÉSEAU PAYSAN MONDIAL ET SES ALLIÉS ONT MENÉ
LES NÉGOCIATIONS À L’ONU PENDANT 17 ANS, CE QUI A CONDUIT LES NATIONS
UNIES À ADOPTER LA DÉCLARATION DES NATIONS UNIES SUR LES DROITS DES
PAYSANS ET AUTRES PERSONNES TRAVAILLANT DANS LES ZONES RURALES (UNDROP)
EN 2018._ 

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