[Info FR] Mettons fin à l’OMC ! Construisons un Commerce International basé sur les Droits des Paysan·nes et la Souveraineté Alimentaire ! | La Via Campesina
La Vía Campesina
via-info-fr at viacampesina.org
Ven 1 Juil 12:19:43 CEST 2022
Down Down WTO !
Déclaration de Genève : Mettons fin à l’OMC !
Construisons un Commerce International basé sur les Droits des
Paysan·nes et la Souveraineté Alimentaire
_________________________________________________________________________________________
Nous, La Via Campesina – la voix de plus de 200 millions de paysan·nes,
de peuples autochtones, detravailleur·euses migrant·es, de pastoralistes
comprenant des jeunes et des femmes, et comptant parmi nos membres 182
organisations paysannes dans 81 pays – sommes réunis à Genève, en
Suisse, depuis le 11 juin 2022, pour dénoncer les politiques
néolibérales destructrices de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC),
qui ont décimé les économies rurales, exacerbé la dette rurale et
aggravé la faim dans le monde.
La Via Campesina est née il y a 30 ans comme une réponse
internationaliste des petit·es producteur·trices alimentaires du monde
entier pour résister à la mondialisation des politiques de libre-échange
et du commerce spéculatif dans l’agriculture et l’alimentation.
Tout comme nous l’avions prédit, les crises mondiales auxquelles notre
monde est confronté aujourd’hui (à savoir, le contrôle et la
concentration des multinationales dans les systèmes alimentaires
internationaux ; le réchauffement climatique aggravé par les techniques
agricoles industrielles ; la déforestation à grande échelle ; la
dépossession des communautés rurales par l’expulsion forcée et violente
des territoires ; la criminalisation de ceux qui résistent; les
revendications de propriété intellectuelle sur les semences paysannes ;
la hausse de la migration contrainte en provenance des zones rurales ;
l’horrible maltraitance infligée aux travailleur·euses agricoles; la
destruction de la biodiversité ; la prolifération des régimes
alimentaires malsains et néfastes sur le plan diététique ; la
destruction des sols en raison de l’utilisation intensive de produits
agrochimiques, etc.) sont le résultat d’une expansion incontrôlée et non
réglementée du capital financier mondial, poussée par la troïka de
l’OMC, du FMI et de la Banque Mondiale, par le biais d’Accords de
Libre-Échange, de Traités d’Investissement, de Partenariats Économiques
Stratégiques, de Programmes d’Ajustement Structurel, de Prêts
Conditionnels et de Programmes d’Aide. Ces crises, nous insistons, ont
un effet disproportionné sur les femmes et les filles qui portent déjà
le fardeau du patriarcat et de la violence sexiste. Tous ces facteurs
ont également exacerbé les inégalités socio-économiques et la faim dans
le monde.
En juin 2022, dans les rues de Genève, nous avons mené des
manifestations contre ces politiques destructrices. Notre cri de
ralliement « Le libre-échange affame, OMC dégage de nos champs » a
exprimé l’angoisse et la colère des petits producteurs alimentaires du
monde entier. Il faut en effet se réjouir qu’il n’y ait pas eu de
véritable percée sur les questions litigieuses lors de la 12ème
Conférence Ministérielle, ce qui ne fait que souligner l’inutilité
persistante de l’OMC. Nos mobilisations à Genève (et nos rassemblements
historiques contre l’OMC depuis 1999) ont permis de dénoncer les
politiques destructrices de cette institution. À Genève, où nous nous
sommes rencontrés après une interruption de plus de deux ans en raison
des restrictions liées à la pandémie, nous nous sommes également
retrouvés dans un esprit de solidarité et d’unité. Nous avons partagé
des témoignages inspirants sur les luttes paysannes sur tous les
continents et réaffirmé nos engagements à faire émerger la souveraineté
alimentaire sur nos territoires.
*Forts de la formidable énergie, de l’espoir et de l’enthousiasme
suscités par nos mobilisations conjointes à Genève – et au nom de notre
mouvement mondial – nous appelons à une refonte du système commercial
international actuel. Nous proposons une alternative qui reflète et
réponde aux réalités des paysan·nes et des peuples autochtones du monde
entier.*
* L’OMC doit disparaître ! L’accord sur l’agriculture devrait être
démantelé et toutes les négociations de libre-échange devraient
rester en dehors de l’agriculture !
* Mettre en place un Cadre Multilatéral Mondial pour la réalisation
d’un Commerce International basé sur les principes de Souveraineté
Alimentaire des Peuples et en accord à la Déclaration des Nations
Unies sur les Droits des Paysan·nes et Autres Personnes Travaillant
dans les Zones Rurales (UNDROP), d’autres instruments relatifs aux
droits humains, tels que la Déclaration des Nations Unies sur les
droits des peuples autochtones (UNDRIP), et d’autres conventions et
pactes fondés sur le droit à l’autodétermination des peuples.
* Rien sur nous, sans nous ! La construction de ce cadre doit passer
par un groupe de travail intergouvernemental multilatéral,
comprenant une représentation et une participation égales et
inclusives des mouvements sociaux et de la société civile.
* Garder les sociétés transnationales, les lobbyistes et les bras
philanthropiques motivés par l’agenda néolibéral à l’écart de ces
discussions et espaces, et écouter les peuples !
* Nous appelons les gouvernements à quitter l’OMC, à se tenir du côté
des paysan·nes, des travailleur·euses et des peuples autochtones et
à créer une alliance de pays progressistes pour faire avancer la
Souveraineté Alimentaire et les Droits des Paysan·nes.
* Nous appelons à la mise en œuvre d’une Véritable Réforme Agraire et
de politiques nationales qui promeuvent le droit à la terre et une
transition intégrale et bien coordonnée vers des pratiques paysannes
de production agroécologique.
* Nous appelons les gouvernements à créer des stocks publics
alimentaires, achetés auprès des paysan·nes et des petit·es
producteur·trices d’aliments à un prix de soutien juste, légalement
garanti et viable pour les producteur·trices.
* Apporter une législation anti-dumping solide, ce qui est nécessaire
pour empêcher les exportateurs de détruire les marchés locaux.
* Interdire l’utilisation de l’agriculture pour produire du
biocarburant. La nourriture devrait être une priorité absolue par
rapport au carburant.
Nous avons énuméré les éléments constitutifs d’une alternative que nous
recherchons de toute urgence pournotre monde, et cela ne peut pas
attendre. Nous ne pouvons pas attendre que l’OMC se réforme et apporte
tous ces changements, en raison de ses contradictions inhérentes et de
ses apparents conflits d’intérêts.
*Une condition préalable essentielle pour que ces changements
s’enracinent serait la mise en œuvre urgente des articles de la
Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Paysan·nes et Autres
Personnes Travaillant dans les Zones Rurales.*
Ce mois-ci marque également la 50ème session du Conseil des Droits de
l’Homme des Nations Unies. Lors de cette session, La Via Campesina met
en avant des demandes concrètes pour faire de l’UNDROP une réalité vécue
pour nos communautés.
La mise en œuvre de l’UNDROP est en cours dans de nombreuses régions et
pays à travers des politiques publiques, des formations, de nouvelles
jurisprudences basées sur l’UNDROP, et différents types d’actions dans
la vie quotidienne des communautés rurales. La mise en œuvre doit
également passer par l’intégration et le suivi au niveau international.
A cet égard, notre mouvement plaide pour la création d’une procédure
spéciale sur l’UNDROP. Cette procédure spéciale permettra une mise en
œuvre efficace, en particulier de l’intégration et le suivi de l’UNDROP
au niveau mondial. Lors de la 50ème session du CDHNU, nous avons fait un
pas en avant vers cet objectif. Les délégué·es de La Via Campesina ont
plaidé sans relâche auprès des États Membres et d’autres organes des
Nations Unies à Genève. Nous poursuivrons notre travail et fixerons le
calendrier pour la mise en place de cette procédure spéciale sur
l’UNDROP lors de la session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations
Unies prévue en mars 2023. Nous appelons nos membres à établir un
dialogue avec leurs gouvernements nationaux et à les convaincre
d’envoyer un signal clair à leurs Missions à Genève en faveur d’une
procédure spéciale sur l’UNDROP.
Nous avons également progressé sur de nombreux fronts. Les membres de La
Via Campesina du monde entier ont amené l’UNDROP plus près de nos bases,
à niveau national ainsi que local, avec des actions directes, des
formations et la création de documents populaires de l’UNDROP. Nous
poursuivrons nos efforts pour traduire ces documents populaires de
l’UNDROP dans nos langues locales afin de comprendre et d’accroître
l’appropriation de ce dispositif essentiel pour nos luttes. Nous
appelons nos membres, détenteur·trices de droits dans les zones rurales,
et nos allié·es à continuer à sensibiliser et à utiliser l’UNDROP comme
un outil dans leurs combats quotidiens.
*LES DROITS DES PAYSAN·NES, MAINTENANT !
SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, MAINTENANT !
GLOBALISONS LA LUTTE, GLOBALISONS L’ESPOIR !*
*#LVC30Ans #PasDeFuturSansSouverainetéAlimentaire*
------------------------------------------------------------------------
Consultez la carte de nos mobilisations dans le monde
<https://padlet.com/lvcweb/WTO_Out_2022>
Ne manquez pas notrecouverture spéciale des mobilisations à Genève
<https://viacampesina.org/fr/tag/mobilisations-a-geneve/>.
Regardez nosPHOTOS
<https://www.facebook.com/media/set/?set=a.7463239047079935&type=3>etVIDEOS
<https://www.facebook.com/watch/342562582480986/759352991869256>
Pour toute question, veuillez écrire à press at viacampesina.org
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mail.viacampesina.org/pipermail/via-info-fr/attachments/20220701/d6905be0/attachment.html>
Plus d'informations sur la liste de diffusion Via-info-fr