[Info FR] L'avenir de l'alimentation mondiale sous l’emprunte des multinationales aux Nations unies

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Lun 15 Fév 07:39:16 CET 2016


 

L'avenir de l'alimentation mondiale sous l'emprunte des multinationales
aux Nations unies [1] 
Créé le dimanche 14 février 2016 20:19 

PLUS DE 100 ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE TIRENT LA SONNETTE
D’ALARME À L'OUVERTURE DE LA RÉUNION DE LA FAO SUR LES BIOTECHNOLOGIES

_Communiqué de presse - Via Campesina, ETC et Grain_ 

(Rome, lundi 15 février 2016) Juste au moment où les entreprises de
biotechnologie qui fabriquent les semences transgéniques renforcent leur
contrôle du commerce mondial, la FAO leur offre une tribune pour appuyer
leur vision. A l'ouverture aujourd'hui du symposium international de
trois jours sur les biotechnologies agricoles organisé par la FAO
(organisations des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) à
Rome, plus de 100 organisations de la société civile et du mouvement
social de quatre continents ont publiéune déclaration [2] qui dénonce à
la fois la substance et la structure de la réunion, qui semble être une
nouvelle tentative des multinationales agroalimentaires de diriger les
politiques de l'agence des Nations unies vers le soutien aux cultures et
au bétail génétiquement modifiés. 

Le mouvement paysan international La Via Campesina a invité les
organisations de la société civile à signer cette déclaration en
réaction au programme du symposium. Deux des principaux orateurs de FAO
sont des partisans connus des OGM. L'agenda et les événements parallèles
de ces trois jours intègrent des orateurs de l'Organisation de
l'industrie des biotechnologies (un groupe commercial de biotechnologie
des Etats-Unis), Crop Life International (l'association commerciale
d'agrochimie mondiale), Dupont (l'une des plus grandes entreprises
transnationales de semences biotechnologiques) et CEVA (une grande
entreprise de produits vétérinaires) entre autres. Parmi le 80 orateurs
invités par la FAO un seul est ouvertement critique des OGM. Pire, l'un
des deux orateurs à la session d'ouverture est un ancien assistant du
directeur général de la FAO qui a milité pour ce qu'on appelle semences
Terminator (les semences OGM programmées pour mourir au moment de la
récolte obligeant les agriculteurs à acheter de nouvelles semences à
chaque saison), en opposition avec les déclarations publiques de FAO. Le
discours du second orateur est intitulé « Vers la fin du débat
international déplacé sur la biotechnologie », laissant entendre que le
symposium de la FAO doit être le moment pour taire la critique sur la
biotechnologie. 

En convoquant ce symposium biaisé, la FAO cède à la pression de
l'industrie qui s'est intensifiée à la suite des réunions
internationales sur l'agro-écologie organisées par la FAO en 2014 et
2015. Les réunions sur l'agro-écologie ont été un modèle d'ouverture à
tous les points de vue, des paysans jusqu'à l'industrie. Mais
l'industrie de la biotechnologie préfère maintenant avoir une réunion
qu'elle peut contrôler entièrement. Ce n'est pas la première fois que la
FAO est noyée dans ce jeu. En 2010, la FAO a organisé une conférence sur
la biotechnologie à Guadalajara, au Mexique, qui a interdit aux
agriculteurs de participer à son comité d'organisation, puis a essayé
d'empêcher leur participation à la conférence elle-même. 

«Nous sommes alarmés par le fait que la FAO, une fois de plus, sert de
couverture aux entreprises, au moment même où ces entreprises parlent de
fusions entre elles afin de concentrer le secteur commercial des
semences dans peu de mains », dénoncent la société civile.
Il est clair, d'après la déclaration de la société civile, que
l'industrie veut utiliser la FAO pour relancer son faux message selon
lequel les cultures génétiquement modifiées peuvent nourrir le monde et
refroidir la planète, alors que la réalité est que rien n'a changé du
côté de la biotechnologie. Les OGM ne nourrissent pas le monde, ils sont
utilisés dans une poignée de pays sur les plantations industrielles pour
les agro-carburants et les aliments pour animaux, ils augmentent
l'utilisation des pesticides et ils privent les agriculteurs de leurs
terres. Les entreprises transnationales de biotechnologie cherchent à
breveter toute la biodiversité de la planète, ce qui montre que
l'intérêt principal est de faire des profits énormes et non de garantir
la sécurité et la souveraineté alimentaires. Le système alimentaire
industriel que ces entreprises promeuvent est également l'un des
principaux moteurs du changement climatique. Face au rejet des OGM par
de nombreux consommateurs et producteurs, l'industrie invente maintenant
de nouvelles et dangereuses techniques de modification génétique des
plantes, sans les appeler OGM. En faisant cela, elle tente de contourner
les réglementations actuelles sur les OGM pour tromper les consommateurs
et les agriculteurs. 

D'après la déclaration de la société civile, les activités de
l'agro-écologie sont très proches de la manière dont FAO devrait agir,
c'est-à-dire « comme un centre d'échange de connaissances, sans un
agenda caché de la part de certains ». Pourquoi la FAO se limite-t-elle
encore à la biotechnologie des multinationales et nie l'existence des
technologies paysannes ? La FAO doit soutenir les technologies
paysannes, qui offrent les solutions les plus innovantes, libres et
efficaces pour mettre fin à la famine et à la malnutrition. Il est temps
de cesser de soutenir un programme d'entreprise restrictif, affirme la
société civile. « La grande majorité des agriculteurs du monde sont
paysannes et paysans, et ce sont ces derniers qui nourrissent le monde.
Nous avons besoin de technologies émanant des paysans, et non des
biotechnologies des multinationales. »
Selon Guy Kastler de La Via Campesina, « Il est temps que la FAO mette
un terme immédiat à la bio-piraterie et à tout soutien aux technologies
de modification génétique dont la seule finalité est de permettre à une
poignée de multinationales de breveter et de s'approprier la totalité de
la biodiversité cultivée existante. LA FAO doit au contraire appuyer les
organisations paysannes et les chercheurs qui s'impliquent dans les
programmes de sélections paysannes collaboratives au service de la
souveraineté alimentaire et l'agro-écologie paysanne. » 

La déclaration et la liste des signataires peuvent être téléchargés ici
[2] 

_Contact à Rome:_
Guy Kastler (français) et d'autres leaders de Via Campesina (anglais,
espagnol, italien...)
Numéro de téléphone : + 39 329 665 53 44 et + 39 331 188 64 35 
E-mail: lvcweb at viacampesina.org 
 

Links:
------
[1]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodiversitt-resources-gtiques-mainmenu-37/1221-l-avenir-de-l-alimentation-mondiale-sous-l-emprunte-des-multinationales-aux-nations-unies-plus-de-100-organisations-de-la-societe-civile-tirent-la-sonnette-d-alarme-a-l-ouverture-de-la-reunion-de-la-fao-sur-les-biotechnologies
[2]
http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodiversitt-resources-gtiques-mainmenu-37/1220-symposium-de-la-fao-sur-les-biotechnologies-l-industrie-de-biotechnologie-mene-le-bal
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